[Tokio Hotel - OS] Mortelles Illusions

Juste parce que j'en ai eu envie, soudainement.

Mortelles illusions

Je ferme les volets, ferme la fenêtre, ferme la porte, ferme la lumière, ferme mon âme. Il n’y a plus rien, je peux vraiment dire que j’approche du néant, on pourrait sûrement m’entendre respirer mais c’est faux, je ne vis plus, juste maintenant, je n’existe plus, je ne suis plus.

J’ai pris le cutter sur ma table de chevet et je coupe ma peau dans l’obscurité, ça fait mal mais jamais assez, jamais comme il faut, jamais assez fort pour me faire oublier les sourires collés sur mon mur, les yeux brillants cernés de noir, les yeux qui éclaireraient un monde si jamais on leur en donnait l’opportunité.


Je sais pourtant très bien que tu n’es pas réel.


C’est un pays dévasté, Bill. C’est une terre aride, stérile. C’est un endroit où le vent ne souffle plus, où le Soleil ne s’étend plus, c’est une absence de tout, un grand amas de rien. C’est moi, Bill, c’est moi et tu ne me verras jamais, tu n’entendras jamais les gémissements qui s’échappent de mes lèvres quand la lame déchire lentement ma peau. Toutes ces blessures superficielles ne guériront jamais, parce que jamais tu ne les toucheras.


Je t’aime.


Je n’ai rien à dire pour ma défense. C’est juste que tu ressembles à tout ce à quoi j’aurais pu rêver, c’est juste que je voudrais t’appartenir, mais que tu ne voudrais pas de moi, c’est juste que ta silhouette chétive me donne envie de te prendre dans mes bras, que je n’en aurai jamais l’occasion, que tu me manques chaque minute qui passe. C’est juste que Rette mich me fait toujours pleurer, balance mes défenses au loin et me laisse nue sous ton chant, nue sous ta voix, si fragile, si impuissante, si amoureuse.

Ce n’est pas une question de temps, tu sais. Ça fait dix-sept mois que ça dure, comme ça fait dix-sept ans que je vis. Tu ne quittes pas mon âme, Bill, mais je n’en peux plus de devoir supporter le poids de tous mes espoirs vains. Pendant que toi tu es tout-puissant, moi je croule, mais je n’en peux plus, voilà tout.


Je sais pourtant très bien que tu n’es pas celui que j’imagine.


Alors voilà, pour toi qui n’existes pas, pour ce masque que tu nous offres, je vais partir. Ce n’est pas particulièrement triste, bien que ce ne soit pas une histoire gaie non plus, dis-toi que c’est une vie entre parenthèse qui va prendre fin, qu’elle va s’en aller rejoindre les notes que tu as perdues dans les arcs-en-ciel. Je m’en vais veiller sur toi, c’est le seul moyen que j’ai de t’atteindre.

Il n’y a rien pour moi ici-bas, à part ton indifférence. Ce soir je couperai un peu plus profondément, voilà tout. Alors adieu. Sache que j’étais là, nulle part, à te regarder, que je ferai tout mon possible pour continuer à le faire, d’ailleurs.


Je t’aime.


L’inconnue.


*


J’ai remis la lettre dans l’enveloppe et j’ai quitté la pièce en la serrant dans ma main fébrilement, laissant Tom s’amuser avec ses strings. Ce n’était pas la première fois qu’une fan se suicidait « pour nous », mais ça me rendait toujours aussi dingue. J’étais désemparé, je me demandais ce que j’avais bien pu faire pour réveiller en elle ce sentiment si fort, cet amour aussi inconditionnel.

Je suis allé dans ma chambre, j’ai posé sa lettre dans le tiroir de ma table de chevet, avec les autres, pour ne pas oublier, ne jamais oublier qu’à côté de tout le bonheur il y avait autant de malheur.

J’ai fermé les volets, fermé la fenêtre, fermé la porte, fermé la lumière, fermé mon âme.

Et je me suis accordé le droit de pleurer.


Fin.


Nao.

Comme une impression de déja lu ^^
Mais de ne jamais s'en lasser. <3

Et cette phrase, la dernière, encore et toujours...

Je sais pas, elle n'a pourtant rien "d'extraordinaire" en soit mais elle est tellement bien placée, tournée, et tout c'que tu veux...

C'toi quoi.

<3

^^
Thank yoouuuu

Nao.
Encore une fois, tu m'as tuée. J'fais pas dans l'originalité mais bordel de bordel c'est pas croyable.

J'étouffe. Je savoure.

Un mot : Sublime.

Merci encore et toujours <3

Moi non plus c'était pas vraiment original de toute façon.
C'est moi qui te remercie.
<3

Je m'accorde aussi le droit de verser une larme.

Ce Tom tellement désemparé. <3



Merci Nao pour ce magnifique texte, encore. <3
Nao'fique ? ( l ).

=]
C'est Bill qui est désemparé, Tom il joue avec ses strings ^^'

De rien.
(L)

Oh .. Je l'ai déjà lu.
Mais, on ne se lasse jamais de Nao <3

=) Si tu le dis...