Le Syndrome de l'Immensité. [En cours]

Sûrement le seul vrai texte que je posterai ici.

Le Syndrome de L'Immensité

New Born

C'est terrible comme envie vous savez. Celle de se jeter dans l'infinie, sans d'autre but que de s'oublier au fond des eaux. Un homme à la mer! Le vide total, un vide béant, l'infini perdu entre ses cils. Les siens, pas ceux des autres. Terrain vague, quelques gosses perdus en pleins chaos, personne d'autre. Une grande maison là-bas, silencieuse. C'est la nuit ici, et quand la lune montre son visage décharné, tout le monde se tait et oublit que sa vie est plus misérable que celle des clochards morts en pleine ville. Brume dispersée, oubli soudain, c'est une lumière qui s'allume au premier étage de la seule maison du coin. La résidence, toujours silencieuse, personne n'osera bafouer les règles qu'impose la nuit, Adès grimpe à la fenêtre. Ouverture vers l'insomnie, la cigarette à la bouche, il escalade la lucarne et saute au-dehors. C'est bien le seul gamin du coin à sortir de chez lui à quatres heures du matin. Il marche, tranquille, vers le terrain vague. Un grillage monte vers le ciel, interdisant tout passage aux intrus. La cigarette à moitié entamée s'écrase part terre, témoignant des derniers moments d'un endroit en perdition. Trace d'un enfant décalé dans son univers caricaturé. Sa main attrape le grillage tandis que son pied cherche un point d'appui, le ciel toujours plus noir. Il escalade la grille avec une facilité déconcertante, réduisant en quelques secondes les cinq mètres qui jouent avec le vide, sautant les deux derniers. Il atterrit dans un nuage de poussière. Là-bas, un peu plus loin, on entrevoit deux autres silhouettes debouts, et une autre agenouillée. Adès sourit et s'avance vite vers les intrus. Eux, ce sont ses seuls amis, seules fréquentations possibles dans l'immense gouffre de sa vie. Les cheveux ébourrifés et la respiration saccadée il se fraye un chemin entre les multiples asperités du sol. Il allume vite une seconde cigarette, histoire de passer pour quelqu'un de bien et salue ses deux amis d'un regard appuyé. Celui à terre, celui à terre, il brise le silence en hurlant au monde son désespoir.

Bon ça fait rien, je continue. Vous avec beau ne pas lire, vous ne m'aimez plus ok, j'm'en bat, je continuerais de poster jusqu'à mon départ. Qui se trouve avancé.

*

Hyper Chondriac Music

Aélig se réveille en sursaut au huitième étage de cette résidence endormie. Il y a un cri qui transperce la nuit, transperce le silence, transperce son coeur. Ce coeur qui bat, affolé, ses gestes précipités. Elle s'avance jusqu'à la fenêtre, craintive. Une plainte déchirante, encore une. C'est comme si le temps se stopait, stopait sa course effrené, juste devant cette fenêtre. Pas une lumière, rien. Aélig cherche à percer les insondables mystères de la nuit. Dehors, rien ne bouge, même le vent semble
souffler moins fort, comme s'il laissait au drame qui se déroule le temps de se propager. Aélig ouvre la fenêtre, savourant les dernières bouffées d'espoir que diffusent les quelques arbres abandonnés au bord de la route.

Comme si on les avait oubliés là, comme s'ils attendaient autre chose qu'un peu de soleil. Un vent froid souffle sur les abords de cette banlieue confinée. Le courant d'air se propage dans toute la pièce. Secouée de frissons, l'espace d'une irrésistible seconde de faiblesse, Aélig se dirige vers le lit, le vertige s'emparant de ses sens. Les jambes vacillantes, le souffle en péril, elle s'affale de tout son long sur le grand lit occupant presque tout l'espace de sa chambre. Tous les murs sont recouverts d'affiches et de photos bizarres. Pas des photos de ses amies, ou de quelque star internationale.

Juste des clichés de son milieu d'habitation, de sa ville, de son mal-être. Les murs sont blancs, semblables à ceux des hopitaux, même si l'unique parcelle de blanc provient
du plafond. Aélig voit la vie en noir, ses pupilles sont habituées aux sombres quartiers des bars et de ce terrain vague qui occupe la quasi-totalité de ses pensées. C'est comme vivre une vie au ralenti, on espère toujours que la bande son s'arrêtera et que le film ira un peu plus vite, histoire de faire croire qu'on a une vie et que tous les soirs on ne pleure pas de n'avoir jamais réussi à n'être que l'ombre de soi-même.

Allongée là, plus ivre de détresse que jamais, Aélig s'oublit entre les hurlements qui lui parviennent du terrain vague. C'est triste de voir comme une existence peut se réduire à épier la vie des autres. Parce qu'Aélig n'a jamais vécut que par procuration. L'espoir, celui qu'elle prêche en vain, n'a jamais existé que dans le coeur des autres.

*

Quand t'auras fini de me faire crever à chaque mot, viens me sortir de la tombe, que je puisse vivre avec toi.

Je préfère venir te rejoindre dans le tombe honey. :p

C'est trop petit pour deux. Faudra se serrer (L).

C'est bien pour ça que je veux t'y rejoindre. *Regard océanique*

Ta gueule avec ce regard je vais finir par le prendre au sérieux.

Mais il FAUT le prendre au sérieux. Un regard pervers d'Océane est ce qu'il est.

J'attends que tu m'en fasses en vrai.
Et là, c'est moi qui te sauteras dessus

*pompom* Ô Joie

Aélig me semble tristement familière....
Mon dieu que tes personnages semblent réels...
je me languis de les lire encore^^