Défi novembre 2007

Si Nao me permet, je voudrais proposer un thème pour ce mois...
J'ai remarqué que certains de vos textes faisaient allusion à la drogue, et je les ai tous trouvé absolument sublimes.
La force des sentiments ressentis par l'entourage et la personne elle-même a toujours était extrêmement bien exprimée à travers vos mots.
Ainsi, je vous propose de prendre la drogue comme thème.
Vous faîtes comme vous le sentez, absolument tout est permis
A vos claviers.
B'sous

Muhuhuhuhu bon c'lui là, j'promet d'essayer de le faire...mais pas sûr que j'y arrive hein x)

Juste une illusion.

Je vis dans une bulle, une bulle rose et mauve dans laquelle les rêves se réalisent. J'ai mis longtemps à la trouver, tu sais, quand celle qu'on partageait a éclaté et que tu t'es enfui dans la nuit. J'ai hurlé, pleuré, menacé, je me suis fait saigner les lèvres à embrasser les éclats déjà froids de notre amour. Je suis tombée en cendres et me suis éparpillée au vent du désespoir. Puis tout s'est arrêté, je suis retombée sur Terre. J'ai tout reconstruit, lentement. D'abord nos souvenirs, nos sourires pour pouvoir respirer,. Nos étreintes pour me donner l'envie d'ouvrir les yeux. Et tous nos "Je t'aime" pour faire battre mon coeur. Ta douleur me gardait en vie. Mais ce n'était pas suffisant pour que je veuilles avancer de nouveau. Alors j'ai tout brûlé dans une petite cuillère, j'ai injecté cette souffrance directement dans mon coeur, j'ai trempé mon nez dans la poussière de fée trouvée au fond d'un placard. Et tu sais, c'était comme un nouvel envol au pays des nuages. Puis j'suis retombée, plus durement encore. Je voulais recommencer, voler encore, me sentir légère plus longtemps. Poussière de fée, pilules de rêves et d'illusion, tout y est passé, arrosé de nectar de bonheur, merveilleux liquide vert menthe. Absinthe. Absence. La tienne devenait moins pesante à mesure que je m'élevais dans les étoiles. Et j'ai su. J'ai compris que j'avais trouvé ma bulle.
Je vis dans une bulle, une bulle rose et mauve dans laquelle les illusions n'ont pas de fin.



[J'ai essayé, j'suis pas fière. C'la philo, ça...]

Moi, j'adore.
Merci d'avoir participer je le trouve rempli d'un Magie que toi seul connait.
L'amour et la drogue...

Lorsque je suis dans la rue, les gens me regardent. Allez savoir pourquoi.
Peut-être, la peau blanche et les yeux noirs. Les cernes creusées et le regard vide.
De toutes manières, peu m’importe.
Lorsque je suis dans la rue, j’erre sans vraiment faire attention à quoique ce soit d’humain.
Je scrute seulement chaque parcelle de cette ville pour y trouver un endroit tranquille, selon les critères donnés.
Vieux réflexe. Habitude habituelle.
A vrai dire, les critères donnés, aujourd’hui, ils n’y sont pas. Je n’en ai pas le temps. Plus le temps.
Alors dans l’euphorie, l’excitation, je choisis l’endroit le plus pitoyable.
Pour coller avec mon image.
Même si je n’ai plus vraiment la notion de mon image, ni celle des chiottes publiques.
C’est petit, c’est moche, ça put.
Mais je m’en contrefiche. Puisque dans deux minutes, j’en aurais encore moins la notion.
J’entame une routine. Ma routine.
Pour survivre.
En tête-à-tête avec la cuvette, j'injecte.
Une dose d'ailleurs. En plein coeur.
Mes yeux se brouillent, une nouvelle fois. Me font défaut. Multiplient tout autour de moi.
Légèreté au cœur.
Rire à la gorge.
Lourdeur dans les paupières.
Puis dans ma tête, la nuit.

Délivrance.

Perso, j'aime pas DU TOUT la fin u__u
[Mais j'arrive pas à la faire autrement, allez savoir pourquoi >< ]
Puis le reste aussi d'ailleurs...hum bref...

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Ne me regardez pas. Je ne tiens pas à emplir vos âmes de la substance vomitive noyant mon cœur.
Ne m’écoutez pas. Ma voix sonne faux et j’ai bien peur qu’elle ne détruise vos tympans à tous.
Eloignez vous. Mon haleine est fétide de honte et je dégage de la haine par paquet de nuages gris, j’en ai bien assez pour tout le monde.
Ne me tendez pas la main, je cracherai dessus sans grande hésitation ; mon esprit ne contrôle plus vraiment mes membres, et de toute façon, ces derniers se détachent au fil des jours.

Non non, n’ayez surtout pas pitié de moi. Je ne saurais quoi en faire, de ce sentiment, je ne sais plus quel goût il a sur la langue, lorsqu’il fond, lorsqu’il se dissout sous l’effet d’une larme trop acide, trop agressive.
Ravalez vos sanglots, il n’y a rien à voir ici, à part mon corps en décomposition.
Remballez vos mouchoirs, il n’y a surtout plus rien à pleurer, je suis sèche de presque toute formes de liquide depuis si longtemps.
De presque toutes.

Ne me prêtez pas d’attention, je ne le mérite pas et je ne m’en plains pas. Je l’ai cherché. Je l’ai voulu.

Bien fait pour toi, on n’en parle plus.

Je mettrais volontiers mes mains sur mon visage rigide d’être trop tiré à quatre épingles par un chignon qui se veut puritain, mais ma paume est sale d’avoir bien voulu tourner cette poignée.
Mais mes doigts sont sales d’être si lâches, d’oser tenir une aiguille si fréquemment et de se rendre en ce lieu les bras pourris en l’air, drapeaux blancs hissés, toutes promesses angéliques de purification en dehors –et je ne tiendrais même pas l’une d’entre elles-.
Parce qu’il n’y a que le liquide que je m’injecte dans les veines, qui est couleur Paradis.

Je ne sais pas ce que je fous sur cette estrade, à surplomber votre détresse de plus haut, à admirer votre espoir qui se maquille en volonté, à constater le malheur qui nous unit, à me prendre dans la gueule le fait que nous sommes égaux sur ce cran si bas de l’échelle de la Vie.
Je ne sais pas ce que je fous là, car il me semble que je ne voudrais pas y être.
Mais je ne peux m’empêcher de rien.

« Bonsoir, je m’appelle June, j’suis…j’suis quoi ? Je pensais m’approcher du statut rien. Mais ici vous appelez ça drogué, toxico, non ? Non ? Pardon, pardon. Personnes ayant un soucis avec certaines substances. »

Et leur visage se décomposant plus qu’ils ne le pourraient déjà.

« Bref je m’appelle June, je me pique, je me plante plutôt, et finalement, j’aime ça. Je ne sais pas comment j’en suis arrivée là, je ne sais plus depuis quand, et je ne sais pas pourquoi j’viens vous en parler. Juste peut-être pour arrêter de causer au bitume, il est légèrement silencieux, ça en devient presque lassant. »

Parce que quand on commence quelque chose, on le termine.

« Je m’appelle June et je ne suis pas malheureuse, du moins je ne crois pas. Je n’ai pas l’Envie, comme vous tous, j’attends juste avec impatience ma prochaine dose. Je n’ai pas un passé de dépravée, je n’ai pas eu une enfance terrorisante, je suis tombée là dedans comme on se serait fait prendre dans un filet à papillon. Mais c’est beaucoup moins féerique, bien sûr. »

Je les aurais prévenu, à tous ces naïfs. Le souffle de vie m’écœure.

« Je m’appelle June, je suis celle qui va passer ici comme elle ne serait jamais venue et pourtant vous ne vous sortirez pas indemnes de mes paroles qui puent la vérité, du goût âpre que je vais vous accrocher au palais. »

Et, toc !

« Alors oui, voilà, je m’appelle June, je suis une droguée qui dévaste tout sur son passage et j’ai quatorze ans. »

Parce que la Terre tourne trop vite, parce que le temps est un train lancé à pleine vitesse, parce que les enfants n’ont pas de place ici, parce qu’ils sont obligés de s’enfermer et d’accélérer le processus de vieillissement s’ils ne veulent pas se faire écarter.

Je hais les adultes.
Et c’est peut-être pour oublier ça, que je me drogue.
C’est sûrement pour ça.


FIN


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Ma Mienne, Ma Fée, c'était géantissime, elle est Belle et moche. Elle est blanche et noire, innocente et provoquatrice. Elle est June, comme la fin des cours, comme une Fin tout court.
Quand elle se présente, elle crache des paroles, même pas ses paroles, celles d'une adulte, d'une vieille qui attends la mort, puiqu'elle ne peut faire qe ça.
C'était géantissime.
<3333333

Moi j'adore le prénom "June" *___* xD

mdrr pardon, j'avais oublié..Merci Kevin pour le prénom :p

J'ai pas trop accroché moi... Désolée
Tu m'as habituée à mieux x)

Voila, je sais, c'est pas terrible et j'ai pas réussi à dire ce que je voulais.
Mais un jour, quelqu'un m'a demandé d'écrire ce texte, j'avais jamais eu le courage, c'était l'occasion.
Soyez pas trop dur n__n.

*

Hello, my name’s Flash, and I’m an addict.

J’ai perdu ma dignité une nuit de novembre dans une rue qu’on appelle le passage du désir. Dixième arrondissement. Je n’étais pas droguée, je ne me faisais pas violer, je ne dormais pas nue au milieu des rats. Non, rien de tout ça. J’étais simplement appuyée contre un mur, et je venais d’écraser ma cigarette par terre. Un homme m’a regardée et à dit à sa copine « Dis, t’aurais pas une petite pièce ? ». Ils ont pouffé de rire et sont repartis dans le froid. La nuit les a engloutis. Ca m’a suffit pour me sentir nue, sale, et avilissante. Il ne m’a pas fallu plus pour détester la Terre entière. J’ai demandé à un homme qui passait par là où était le bar le plus proche, il m’a répondu « Là-bas » en agitant vaguement la main. Mais là-bas, il n’y avait que la nuit, et un matin fragile. La suite n’est pas vraiment intéressante. Toutes les histoires de drogués se ressemblent me semble-t-il. La haine, l’angoisse, la solitude, le courage, aussi faible soit-il, et puis, inévitablement, la résignation, la piqure, l’envol, la délivrance, et puis le manque, la dépendance, et la ruine éternelle se son corps, de son esprit, et de soi-même. Et les illusions. Mon histoire n’est pas tellement différente, elle a juste commencé à cause d’un homme qui voulait simplement faire rire sa copine, je ne dirais pas que c’est une bonne raison, mais plutôt l’excuse d’une jeune fille en mal d’histoire. Vous savez, le pire ce n’est pas de s’avouer qu’on a laissé un inconnu gâcher sa vie. Le pire ce n’est pas la lente chute vers la fin. Le pire ce n’est pas se sentir partir tellement loin qu’on pense que vous ne reviendrez jamais, parce que, même loin, il n’y a que la nuit. Le pire ce n’est pas le regard dégoûté des gens. Le pire, c’est quand vous sentez cette aiguille rentrer vicieusement dans votre chair. Quand vous sentez cette explosion tout près de votre cœur, quand vous voyez le flash devant vos yeux et l’espoir presque hilarant d’absurdité, que cela dure éternellement. C’est ça le pire, parce que j’ai eu beau essayer n’importe quelle drogue, la coke, l’héroïne, le speed, le LSD, la morphine, aucune d’elles n’a su égaler ma drogue de prédilection. Celle du manque. Et pourtant, sans pouvoir rien y faire, chaque nuit, je sens mon bras droit me poignarder doucement l’articulation du bras gauche. Parce que c’est le manque, qui vous drogue plus qu’autre chose. Sentir son cœur battre de moins en moins vite, les insomnies, l’hypothermie, ne plus manger, en vouloir au monde entier, les spasmes, l’épilepsie, la paranoïa, la dépression, les sueurs froides. C’est ça qui vous rend fou. Un drogué ne peut jamais sortir de sa camisole imaginaire. Il est pris au piège dans ce qu’il croit être sa liberté, son paradis. Il referme lui-même le cercle vicieux qui l’étrangle. Et j’aimais manquer de souffle. Vous ne me croirez sûrement pas, mais j’avais fini par me droguer uniquement pour sentir le manque me pulvériser le cœur, je m’envoyais en l’air dans l’espoir de toucher une étoile, simplement pour avoir quelque chose qui pouvait m’éclairer dans cette longue chute dont je me délectais tant. Car s’il y avait bien une chose qui m’effrayait, c’était cet endroit, là-bas, dont personne ne revient jamais, cet endroit là-bas, au-delà de la nuit. Qui brise ce matin qui reste fragile. Bonjour, je m’appelle Flash et je suis une droguée. Ca fait six mois que je ne me suis pas piquée, et je n’ai jamais été aussi camée.


.

Camée de tes mots, ouais.
Accro et fière de l'être.

J'avais envie, j'dis pas que c'est réussi, tant pis. Puisque c'est la mienne, de drogue.


Les lignes dansent devant mes yeux.
Vides.
Puisque je n'arrive plus à écrire, à noircir ma page de mots tirés de mes songes. Mes divagations ne prennent plus forme. L'inspiration, amante infidèle, m'a fuie. Et je ne suis jamais parvenue à la rattraper moi-même, c'est toujours elle qui revient vers moi, quand elle en a envie. Et comme pour tous, elle s'amuse parfois à me faire languir des mois entiers sans donner de nouvelles, me laissant froidement m'inquiéter.
Est-ce qu'elle reviendra ? L'ai-je perdue pour toujours ?
Pourtant, j'ai besoin d'elle. Besoin qu'elle fasse crisser la plume de mon crayon sur le papier. J'ai besoin qu'elle me vide la tête, besoin qu'elle trouble mes yeux, qu'elle me torde les tripes.
Qui ne voit pas noir, quand sa page reste blanche ? Qui ne se sent pas effrayé de ne pouvoir lier des mots, ses mots ?
On essaye, cahin-caha, on s'casse la gueule, on s'écorche les doigts sur des phrases qui ne nous satisfont pas et on s'arrache le coeur quand nos lignes restent en travers de nos gorges.
Et cela devient une course. Contre la peur, la colère et la peine. Une dépendance implicite que l'on crée soi-même, que l'on entretient par les autres. Ces autres que l'on fait parfois plonger avec nous.
Je suffoque d'un trop plein d'imagination et je sombre dans la fumée de mes rêves puisque je ne peux plus les écrire.
Et la page reste blanche.
Et le coeur d'exploser, une plume plantée en son sein.

Je voudrais toutes vous remercier pour le défi du mois de novembre, tous vos textes étaient ABSOLUMENT magnifiques.
Merci. Vraiment.
<3