Le Médaillon De Lune.

Chapitre 1 :

Judith Parker marchait les pieds ballants dans l’allée centrale de son collège, son petit sac de cours accroché à son épaule de boxeuse, le regard ailleurs. Ses yeux verts scrutaient le plafond sans trop savoir où se poser, ses mains farfouillaient dans ses poches à la recherche d’un objet, qu’elle ne trouvait décidément pas.

« Merde ! Pensa-t-elle, où est ce que je l’ai mis ? »

Les cours touchaient à leurs fins, la dernière sonnerie de la journée venait de retentir pour la plus grande joie des étudiants. Judith, elle, s’en fichait pas mal, l’école ne la dérangeait pas tant que ça, elle avait bien trop facile.

« Tu viens, ce soir ? L’interpela quelqu'un en l’attrapant par le bras.
C’est moi qui raconte, aujourd’hui, penses-tu que je viens ! »

Et la jolie blonde continua son chemin. Ses pas s’emboitaient rapidement, se dirigeant dans une ruelle sombre. Tous ses proches lui disaient de ne pas emprunter cette rue, bien trop dangereuse, mais ce raccourcis lui faisait gagner un temps fou pour se rendre au Blood’Night. Ce magasin de paranormal l’avait toujours fasciné. Elle y avait trouvé jusqu’à lors, tout ce qu’elle recherchait, et avait lié une forte amitié avec le fils du patron. Anthony. Elle dégringolait des étages à ce nom. Mais il ne devait jamais savoir, car pour elle, l’amitié est synonyme de bien plus d’aventures.
Elle entrait, doucement à chaque fois, laissant le parfum de l’entrée pénétrer ses vêtements en profondeur. Monsieur Orgueur, le patron, lui souriait en lui indiquant les escaliers pour monter en haut, même si, à présent, elle connaissait par cœur le chemin de la chambre de son fils.
Bizarrement, la porte était fermée. Habituellement, à cette heure-ci, il y avait une fente avec une odeur exquise qui émanait de l’intérieur de la pièce. Elle toqua, personne. Une seconde fois, toujours rien.

« Antho’, dit-elle, tu serais gentil de m’ouvrir ! »

Des paroles dans le vent, il ne répondit pas. Perplexe, elle entra sans hésiter, et trouva une chambre plus que vide. Anthony désertait. Mais où était-il ? Judith descendit les escaliers, se ruant sur le contoir de Monsieur Orgueur, le dérangeant dans la lecture d’un bouquin.

« Monsieur, excusez-moi de vous déranger, mais ne souriez-vous pas où se trouve Anthony ?
Il n’est pas dans sa chambre ?
Elle est plus vide qu’un désert en plein hiver.
Et bien non, je ne sais pas alors. Désolé. Installe-toi, fais comme chez toi, tu sais bien. Lui répondit-il pour conclure avec un clin d’œil. »

Judith avait horreur des imprévus. C’était la première fois en deux mois qu’il n’était pas là, et elle n’aimait pas ça du tout. Enfin, elle avait tout un magasin de sa passion comme consolation. Elle déposa son sac sur une chaise, et partit dans l’aile droite.
Debout sur une échelle dans le rayon fantômes et légendes, elle cherchait un livre dont la couverture l’attirerait au premier regard. Et justement, elle le trouva. C’était une pochette ancienne, les pages étaient craquelées. Sur la couverture, il y avait un éclair bleu, comme sortis du ciel par magie, des loups sur une colline, ainsi que l’ombre d’une jeune fille, au loin. Elle ne savait pas pourquoi, mais un aimant l’avait scotchée. Elle enfermait le livre dans sa main tout en descendant de l’échelle, quand elle s’informa de l’heure qu’il était. 18h00. Ce n’était pas la fermeture du magasin qui l’inquiétait, car si elle le voulait, rester ne serait pas un problème, mais le rendez-vous au cimetière était prévu pour 18h15, il lui faudra courir.