C'était un jour où je ne contrôlais plus Rien. Pardonnez moi.
Une histoire sans mots, une succession d'actes qui nous tuent un peu plus à tous les coups. C'était inévitablement la description exacte de la piètre existence de Camille.
Ou Ca'. Elle préférait qu'on le coupe son nom, elle ne l'aimait pas ce "mille" celui qui décompte sans pitié le nombre d'amis vides qu'elle peut imaginer à travers le souffle du vent.
Et un premier devant elle, un deuxième aux côtés du premier et un troisième à ses côtés. Elle le sentait plus que jamais le troisième, oui, celui qui lui serrait la main si fort qu'elle en tremblait, celui qui l'enlaçait par intervalles réguliers et qui lui enlevait doucement un de ses écouteurs pour lui chuchoter qu'elle n'était pas seul.
Plus seul, pluseul, plusieurs.
Je vous ai dit quelle rêve toujours en noir et blanc d'un énorme soleil transparent? Sûrement...
C'est celui, vous savez, qui créer tous ses amis et leur donne de jolis noms tirés de l'univers infini. Ca donne des noms qui perdent leurs lettres entre les nuages blancs. Ils les récupèrent, mais toutes blanches. Ca donne des noms transparents.
Elle l'avoue Camille, assise sur son banc, elle l'avoue qu'elle est seule. Seule comme le monde, seule comme la Lune un soir de guerre froide ou peut-être seulement seule comme le "Ca'" qui a perdu son "mille".
Et elle ne crie pas à la Solitude grandissante à travers le Temps, elle ne parle pas aux pigeons qui se cognent pour attraper le minuscule bout de pain.
Elle ramène discrétement ses genoux vers sa bouche et les entoure de ses bras, arrête de respirer et se fond au silence environnant.
Plonger dans la Solitude rejetée, et s'oublier en laissant son coeur s'effacer.