Je pourrais tout vous décrire. La pièce entière, le moindre détail.
La porte se trouvant en face de moi avec ces 15 carreaux vieux jaunes. Le tiroir des couverts, au dessus du placard des assiettes, se trouvant derrière moi. La baie vitré m’ayant si souvent servi de sorti de secours, à ma gauche.
Et lui, encore et toujours sur la chaise me faisant face. Cette pointe d’arrogance qui remplissait ses yeux marron me donnait envie de le gifler.
Nos trône respectifs étaient toujours les mêmes. Ils grinçaient tout autant l’un que l’autre et nous défendez de bouger. Sur la table, une ligne imaginaire que nous nous étions inventé nous interdisez des gestes déplacés. Cette ligne était, le plus souvent, l’objet de nos disputes insouciantes et le pourquoi de mes fuites incessantes.
On ne parlait toujours pas et comme à l’habitude le silence était extrêmement pesant. Ses yeux cherchaient les miens et moi j’évité son regard.
Par moment nos pieds cognaient dangereusement les pieds de la table, nous faisant sursauter et réinvitant le silence à nous rejoindre.
Mon assiette restait pleine – non pas par habitude mais par simple dégoût, je n’avais jamais faim en sa présence. Savoir son regard sur mes moindres faits et gestes me pétrifiait.
« _ Marie, tu peux me passer une cuillère ? »
Je me suis retourné, encore et toujours sous son regard. J’ai ouvert le tiroir qui me faisait face à présent, violemment pour que le bruit atteigne bien ses oreilles. J’ai fouillé dans le tiroir, sans aucune délicatesse et ai pris la première cuillère que j’y trouvé.
« _ Tiens. »
Je lui ai balancé dans son assiette, déjà vide, et il a souris sarcastiquement.
« _ Merci. »
Merci, merci. Quel con. Merci.
« _ De rien. »
J’ai plongé son regard dans le sien, consciencieusement et j’espère qu’il y a lu de la haine. Je lui crié à la gueule à quel point je pouvais le détester, dans ce silence incrédule. Je lui ai crié « Je te déteste » en silence.
Il a souris.
« _ Moi aussi, Marie. Moi aussi. »
Mes mains se sont agrippé l’une à l’autre et ont chacune enfoncé leurs ongles dans leurs paumes. Ma lèvre inférieure a saigné.
Lui aussi. Ses yeux se sont plissés et j’ai vu ses points se serrer et rougir.
Nos regards se faisant encore face, la porte s’est ouverte.
Jules est rentré, nous à longuement observé, à pris ce qu’il cherché et nous a tourné le dos. La porte s’est lentement refermée sur notre silence.
Sa voix légèrement rauque à briser notre silence, encore une fois.
« _ Je ne t'aime pas Marie. »
Croyez moi, le lourd silence qui régné avant ici était beaucoup plus agréable que ses paroles dégoulinantes de vérité.
Il ne m'aime pas et moi je l'aime à la folie. A la folie furieuse.
J'ai vomi silencieusement dans l'évier derrière moi, encore et toujours, sous son regard, dégoûté cette fois ci.
Après mettre essuyé la bouche en me répétant « Il ne m'aime pas, je l'aime à la folie furieuse. », j'ai contourné la table en envoyant valdinguer notre limite imaginaire. J'ai renversé ses couverts à terre et me suis assise face à lui sur la table.
Nos regards se sont confrontés quelques instants et sous le poids de ses yeux j'ai craqué.
J'ai fondus en larmes, pour la première et sûrement la dernière fois devant lui. Je me suis entièrement effondré.
Mon cœur à explosé en un millier de morceaux entre mes mains et je les ais renversé sur lui dans le silence de mes pleures. Ils regardaient mes larmes coulaient sans réaction externe et ses yeux se sont baissé sur mes genoux qui lui faisait face. Il y a posé ses mains à plats, et je les ais regardé tremblé en même temps que mes genoux. Il les a resserré sur mes articulations fragiles tout en cherchant mon regard caché derrière mes cheveux.
Mes pleures se convulsé à la cadence de ses tremblement et mes mains se sont déposés sur les siennes en les serrant de toute mes forces. Mes ongles ont fait rougir sa fine peau et je m'en suis excusé en les enfonçant encore plus.
Nos regards se portaient tout deux sur nos mains rouge sang. Le flou de mes larmes m'empêchait de bien voir le sang couler mais les siens ne le voyaient que trop bien, sans doute. Mes cheveux me servaient de barrière contre son regard faute de n'avoir pas un corps invincible. Ma poitrine se soulevait encore au rythme de mes convulsions discontinues et mon corps n'en tremblait que plus.
Je ne sais plus comment je suis arrivé à m'arrêter de pleurer seulement j'y suis arrivé. Une fois mes pleures arrêté j'ai desserré l'étreinte que je portais à ses mains et essuyé la trace des dernières larmes sur mes joues. Il a enlevé ses mains de mes genoux et s'est levé. Il a soulevé ma tête avec sa main, m'a embrassé une dernière fois et m'a murmuré ces quelques mots avant son départ :
« _ Ce n'est pas la peine de pleurer, je ne t'aime pas c'est tout. »
Ma sortie de secours est devenu la sienne à présent.