Le ciel est bleu, tes yeux sont verts. Mes cheveux noirs dansent avec le vent. Les tiens sont blonds et ils valsent dans l’incrédule. L’amour nous prend les tripes et nos silences n’en disent que trop. Nos mains s’entrelacent. Moment d’incertitude.
Ton grand sourire reste figé dans l’infini bleuté du ciel. Le mien se mord la lèvre. Un coup de vent et le destin nous tombe aux pieds.
Le train est là devant nous, sur cette gare propice à tout départ. Nos cœurs s’affolent dans un moment de doute suprême.
La porte s’ouvre. Un grincement et la vie nous ouvrent les bras. Le trou noir de nos pensées se rejoint dans un cataclysme parfait. Mon sourire s’envole, le tien chute. Le soleil nous brûle les entrailles, nos âmes virevoltent incessamment. L’amour nous rend légère.
Je suis la première à mettre le pied dans notre wagon, insouciante. Mei, retiens ton souffle. Je ne t’ai jamais dis, mais la vitesse est mon mode de pensé. Vite, vite et vite. Je crèverais de vitesse.
Maintenant tu le sais. Trop tard. J’ai appuyé trop vite sur l’accélérateur et tu as des hauts le cœur à l’arrière. Mon cœur s’emballe, putain d’adrénaline. Je me soûle.
Le vent dans les cheveux, les yeux fermés. Je savoure encore cette vitesse pourtant tellement connue. Mon cœur bat la chamade, il étoufferait presque. Mes poumons explosent et ma main serre encore la tienne. Ton sourire est a tes pieds, ne fais pas de faux mouvements.
Mon œsophage se serre, tout remonte. Je me sens frêle, ton regard me dévisage, ton regard m’enferme Mei. Un vertige et puis plus rien. Noir insondable de l’inconnue, je sombre.
J’ai encore tellement de choses à te raconter. Mon amour pour les couleurs rouge et verte. Rouge sang, vert Jade. Espoir.
Ma passion pour ma future moto rouge. L’anéantissement qu’a pu me provoquer un Thomas. La renaissance que me provoque un autre. L’envie de vivre, la puissance de mon agonie. L’état de mon cœur, anéantie mais qui bat encore tellement fort. Mes angoisses crié dans l’inconscient. Le sourire que j’aime donner au gens. Mon rire crevant les silences précurseurs.
Les mots, ouais il faudrait que je te raconte ça.
J’ai encore tellement de choses à te montrer. Mes yeux secs ayant tellement pleuré dans le noir. Mes cheveux dans le vent du Sud. Un Thomas crevant les limites, un autre les comblant.
J’ai encore tellement de choses à te dire. . .
Reste.