J'ai écrit ça hier soir, j'en avais besoin. Dix ans...
Je sens le chocolat et la pomme d'amour. Odeur de l'innocence et d'une joie enfantine. Odeur de Noël qui approche. Cette année, ce sera mon dixième Noël sans toi. Oui, déjà. Ca passe vite, n'est-ce pas ? 10 ans, 3652 jours, 87 658 heures, 5 258 880 minutes, 315 532 800 secondes. Mais tu me manques comme au premier jour. Tu sais, j'ai arrêté de me mentir à moi-même, quand j'essayais de me persuader que tu n'étais pas morte, que tu en avais simplement eu marre de tout ça et que tu reviendrais un jour ou l'autre. Ce fol espoir qu'on ait enterré la mauvaise personne. Cette stupide idée que tu ne pouvais pas mourir. J'ai abandonné ces délires de petite fille, je n'avais plus l'âge de faire semblant d'y croire. Tu es morte, je devais me rendre à l'évidence. Mais c'était difficile, tu étais encore tellement vivante en moi, j'pouvais pas arrêter d'espérer comme ça...J'aurais voulu remonter le temps pour me persuader que je me trompais, que ça ne servait à rien d'avoir encore et toujours cette minuscule étincelle d'espoir au coin du coeur. j'ai pas pu. Replonger dans les souvenirs dans lesquels tu vivais m'étais - et m'est encore - insurmontable. Alors j'ai essayé de t'envoyer le plus loin possible de mes pensées. J'aurais presque réussi, si j'avais pas bêtement ouvert le Livret de famille, si j'étais pas tombée sur cette page, cette date, écrite en noir rouge sang, sur ce papier froid qui me brûlait les yeux, de cette écriture sage qui a fait voler en éclat les barrières qui te retenaient loin de mon esprit.
Tu me manques, et ton abscence me poignarde plus fort à mesure que j'avance vers ce jour fatidique. Vers demain.
Demain, ça fera exactement 10 ans que tu t'es éteinte, que tu nous as fait ton ultime révérence. Et j'étais pas là.
Demain, ça fera exactement 10 ans que je ne veux plus vivre.
Je t'aime.
Pour hier, aujourd'hui, demain.
Pour 10 ans sans toi.