. La promesse de l'Aube.

Le soleil s’étire, laissant une traînée or et rose sur la ligne d’horizon séparant le ciel et la terre. L’Océan léche le sable allant et venant dans un bruissement léger, dans un murmure d’éternité. Le vent glacé souffle d’un sifflement morne et continuel. Le Soleil, l’Océan, le Vent et puis ces deux amoureux au creux d’une dune. Un levé de monde, un baiser furtif, le rideau se lève sur une histoire encore inconnu et tellement commune.
_Marie ?
_Thomas ?
_Je pars.
Silence. Il part, il fuit, encore. Marie ne pleure pas, son cœur ne bat plus. À vrai dire il ne bat plus depuis bien longtemps, il s’est arrêté lorsque Lou est partis. Marie est seule, seule avec la mer qui s’étend à l’infini devant ses yeux. Elle décide de sa vie désormais, ce futur dont elle avait horreur, elle est en plein dedans. La peur règne toujours. Le vent souffle plus fort.
_Tu pars où ?
_Là, où tu n’iras pas, plus.
_Thomas, où ça ?
Marie a deviné et n’ose pas y croire, Marie a deviné et aurait préféré ne pas savoir, Marie s’inquiète de cette réalité qui prend soudainement forme, Marie refuse de baisser les bras, encore. Pourtant, elle a perdu trop, beaucoup trop, pour survivre à une nouvelle épreuve. Toute sa vie elle a donné aux autres, toujours pour les autres, toujours. Egoïste hypocrisie, elle-même n’a jamais été sauvée. Son étoile s’est éteinte depuis 3 ans déjà et son espoir s’est barré sept lieux sous terre, enterrés dans la même tombe que Lou. Marie n’a plus la force, plus la force de lui dire non.
_Je te suis.
_Marie, ne dis pas de bêtise.
_Je te suis. Point.
Thomas n’y arrive pas, Thomas n’entend plus rien, son amour veut le suivre, le suivre dans un gouffre qu’il ne s'est même pas choisis. Le suivre dans sa fin. L’Océan rugit.

Ce jour là, deux amants non déclarés se sont dirigeaient vers le cimetière à droite de cette crique la plus à l’Ouest de la Bretagne, à la pointe du continent, à l’extrême fin du monde. Ce cimetière se dressait en face d’une mer froide. Solitude éternelle, glaciale fin d’une promesse chuchotée, horreur d’un gouffre sans fond, tristesse d’une histoire inachevée, Marie regardait les deux et uniques tombes. Lou et Clément dormaient. Ses larmes coulèrent, d’un rythme syncopé, d’une valse il y a longtemps composé, d’un amour sans fin.

Ce jour là, deux amants non déclarés sautèrent d’une falaise, cette falaise la plus à l’Ouest de la Bretagne.

Si un jour vous y allez, vous pourrez voir deux tombes solitaires et imperturbables, surplombant un Océan de larme, cachant un Amour à jamais inavoué.

La décadence fut longue et douloureuse, la chute n’en fut que plus rapide.

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« Amour.Je t’écris pour te dire.Il y a longtemps, dans le gouffre du temps où je sombrais encore, la vie m’a offert la plus belle étoile. Non tu ne t’en souviens pas. Tu sais cette lumière lointaine perdue au fond de mes yeux, perdue au fond de mon cœur. Vraiment cherches encore, aller, tu ne peux pas l’avoir oublier. Comme une dose d’espoir elle te donnait le sourire, tu me disais toujours que sans moi se serait elle dont tu serais fou. Elle s’appelait Marie, mais tu préférais l’appelais bémol a cause de ‘son’ dièse à elle. Tu me glissais son surnom à l’oreille pour faire tressaillir mon cœur, ce surnom qui ressemble tellement au tien, ce surnom dont les couleurs sont tellement belles. Amour tu ne peux l’avoir oublier, tout ces mensonges, toute cette mascarade de ridicule. Tes yeux se brouillaient de larmes quand tu lisais son histoire, tu te cachais de son regard comme un enfant. Tu allais même jusqu’à l’aimais, l’aimais à travers une image que je te donnais d’elle, tu l’aimais et sa me faisais rire, toi et ton cœur d’artichaut, toi et ton cœur. Bordel Clément, fermes les yeux, regarde ce petit point blanc au fond du gouffre, regarde cette étoile qui brille, regarde cette lueur d’espoir que tu n’as pas sus voir, regarde comme elle a essayé de te sauver cette étoile, regarde ce que nous aurions pu être. Thomas, n’est plus, Thomas s’est tué en moto, elle l’a suivis. Amour je ne suis plus, mon espoir est mort de vitesse. Sa tombe est grise, grise granit, comme un roc imperturbable et éternel. Amour promet moi de ne plus pleurer tout en murmurant son nom. Amour par pitié ne me dis pas qu’elle ne sera plus jamais là pour moi, Amour ne me dis pas que je l’ai croisé sur l’autoroute de la vie et ai loupé la bonne sortie, Amour ne me dis pas que je pourrais vivre sans elle, Amour ne me dis pas que je lui survivrai, Amour ne me dis pas qu’une étoile est éternelle. Amour je n’y crois plus. L’éternité m’a lâché, je vois la fin approcher. »« J’ai débloqué ses larmes, j’ai tout gagné. »

D'en haut un ange sourit.

*

Ecrivain en herbe Messages : 62 Date d'inscription : 06/11/2007 Age : 32

o_o Sérieux c'est magnifique =]

Amour , putain .

Rien ne suffiré pour te dire a quel point ces textes me font crever et chialer .

Je t'aime tellement Amour ( L )

Amour, ce texte n'est qu'amour refoulés par deux amant meurtris par le temps.<3
J'entend les vagues chuchoter à leur carcasses...

Merci <3

C'est un doux chant ressemblant à celui des vagues se fracassant sur les rochers.
C'est presqu'indispensable à mes oreilles, presqu'inpensable à regarder.
En lisant ça, j'ai honte d'être assise sur ma chaise devant mon écran, au lieu d'être sur cette falaise à regarder ces deux pierres comme liée par la terre. et essayer de faire renaître cette histoire dans la pupille du Soleil.
Bravo.
C'est magnifique.
<3

Et tu m'emporte à chaque fois on dirait,
je serais bien restée là bas sur cette falaise....