J'suis pas convaincue, j'écoute ma Soon, comme toujours x)
Vous vous en prendrez à elle, tiens =)
_____
Elle on ne sait pas comment elle s’appelle.
Elle on ne connaît même pas son âge.
Huit ans, vingt-cinq, ou cent quatre, peut-être plus.
Elle elle est volatile, probablement trop, mais elle vous embobine avec ses gâteaux-sourires.
Elle elle a l’apparence d’un scoot, avec ses boites de cookies pas tout à fait normaux.
Alors oui, Elle c’est comme ça qu’on la surnomme : la petite scoot. Et on peut lui rattacher tous les adjectifs du monde.
Elle elle n’apparaît que lorsqu’il pleut ; les gens s’amusent à croire que c’est parce que ses yeux roses ressortiraient pas sinon, et que ses pépites de chocolat feraient moins chaud au cœur.
Elle elle vient frapper à ta porte le jour le plus triste de ta vie, tu ne comprends pas pourquoi, et tu ne comprends toujours pas, après. Mais tu vies, probablement pour la première fois, juste cet instant.
Lorsque tes oreilles entendront sept fois la sonnette tinter, et que ta main se posera sur la poignée de l’entrée, la Terre aura déjà tourné trois fois au moins, mais personne ne s’en sera rendu compte, personne ne se rend plus compte de rien.
Alors tes yeux se poseront sur ce brin d’personne, haute comme une pomme déjà à moitié mangée, vêtue d’une robe d’espoir en dentelle, et d’une cape couleur pluie de toutes les larmes qu’elle a essuyé avant les tiennes.
Tu ne pourras pas t’empêcher d’étirer tes lèvres devant ce tableau fabuleux de la vie qui vient à ta rencontre sur un simple palier. Et ça donnerait presque envie de la serrer dans tes bras.
« Vous voulez de mes cookies ? »
Avec une voix qui se voudra sucrée d’innocence et pure comme l’eau d’une source se déversant dans ton âme.
« Heum…je… »
« Idiote. »
« Pardon ? »
« Vous voulez de mes cookies? »
« Je…je n’sais pas... »
« Vous voulez continuer de massacrer votre vie ? »
« … »
« Une boîte suffira. »
A partir de cet instant, elle ne parlera plus.
Assises sur la première chose qui vous sera tombée sous la main, tu lui serviras l’apéritif du malheur de tout ton monde ; whisky au coca trop noir, vodka d’une tête plus que frappée et cacahuètes au désespoir. Toute la panoplie de la parfaite misérable qui a loupé son train direction Rêves.
Alors elle prendra tes mains dans ses yeux, avalera cette misère qui déborde de ta gorge et démêlera le nœud qui torturait tes entrailles.
Puis elle t’écoutera, jusqu’à ce que tu sois vidée, plus légère et prête à t’envoler.
Finalement elle partira, et t’auras presque une larme au coin de l’œil.
Tu iras là où elle était il y a quelques instants trop éphémères, comme pour te recueillir sur la tombe d’un être encore vivant, et tu trouveras cette fameuse boite de pâtisseries.
Et lorsque tu goûteras un des nuages qu’elle a déposé à l’intérieur, des ailes te pousseront au creux du cœur.