eKsploSioN de paradoxes
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 Et j'ai oublié.

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5 participants
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Nao
Lumière
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Nao


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Date d'inscription : 30/08/2007
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MessageSujet: Et j'ai oublié.   Et j'ai oublié. Icon_minitimeLun 22 Oct - 19:54

Je vous raconte souvent des histoires, j'y prends plaisir comme je ne prends plaisir à rien.
Cette fois, j'avais juste envie de vous raconter mon histoire. Ou du moins, une de mes histoires.
Une de mes vies.

C'était le 11 octobre 2007, à la Halle Tony Garnier, entre un écran géant et un certain guitariste, au troisième rang. C'était avec deux anges, rongés par le même mal. Ce n'était rien, c'était juste moi.


*


Et j’ai oublié


C’est le silence autour de nous qui m’explose le cœur de ta voix. Les cris, les pleurs, les hurlements et les sanglots, les acclamations, tous ces gens qui s’arrachent les cordes vocales à balancer ton nom aux spots de la salle comme à la lune, tout ça n’a aucune espèce d’importance. C’est ce silence lancinant qui m’explose le cœur de ta voix. Ça pourrait être la fin du monde, cela ne m’étonnerait pas, tant je me sens au bord du gouffre, et les corps qui m’entourent n’ont pas de consistance dans cet instant mortel où tu m’enivres comme jamais. C’est le néant autour de nous qui m’explose l’âme de ta mélodie. Ces coups que je reçois ne m’atteignent pas, les flashs qui fusent n’attirent pas mon regard. Tout est vide, anesthésié. C’est ce néant inimitable qui m’explose l’âme de ta mélodie.

Et j’ai oublié comment chanter toutes ces ritournelles toutes plus entêtantes les unes que les autres.
Et j’ai oublié comment respirer dans l’ombre de ta silhouette toujours plus légère sur cette scène éphémère.


C’est le manque que j’ai de toi qui me prend et me dévaste. C’est le manque que j’ai de tes soupirs, de tes caresses, de tes baisers, de tes sourires. C’est le manque que j’ai de tes bras qui ne m’enlacent pas et qui ne le feront jamais. C’est le manque que j’ai de tes yeux qui ne savent pas croiser les miens.

Et j’ai oublié comment profiter du temps qui passe quand tu es apparu sous les projecteurs.
Et j’ai oublié comment me retrouver à l’instant où tu m’as perdue dans l’infini de ton son.


Tu déploies tes ailes et tu prends ton envol à chaque note qui s’élève, je meurs un peu plus puisque je sais que tu ne me les prêteras jamais, ces ailes sublimes, ces ailes terribles, ces ailes pour lesquelles je donnerais pourtant toutes les nuits qu’il me reste, tout ce que j’ai et tout ce que j’aurais pu avoir. Tu t’envoles et tu le fais en solitaire, ignorant de ma détresse ridicule. C’est l’hypertrophie de mes sensations qui me fait tomber de mon nuage et m’éclate sur le sol, c’est le paradoxe dérageant de cette situation qui me donne l’envie sans précédent de me haïr aussi fort que je t’aime. Je ne vois que toi, je suis prête à tout pour toi, et tu ne me vois pas. Tu ne me vois pas. Je n’existe pas.

Tu t’envoles et plus d’une fois je serais morte pour pouvoir toucher tes ailes du bout des doigts et te rejoindre ailleurs que dans ces rêves baignés de larmes. Tu t’envoles et tu te retournes, le visage éclairé par le conte de fée que tu es en train de vivre, sans voir le mien, caché dans l’ombre du deuxième rang, insensible à mon maquillage qui coule et me brûle les yeux, aveugle à la douleur que je ne prends même plus la peine de camoufler. Tu t’envoles et tu mens effrontément à mes sens qui frissonnent déjà trop sans ça. Tu seras toujours là, dès lors que j’en aurai besoin. Mais tu t’envoles, et moi je suis rattachée à cette terre qui a cloué mes pieds au sol.

Et j’ai oublié comment retenir les sanglots au fond de ma poitrine.
Et j’ai oublié comment espérer dans l’apothéose de ton spectacle.


C’est le néant autour de tout ce qui n’est pas toi qui me convulse d’horreur. Ce sont les échappées belles de tes cordes vocales qui me portent et m’abandonnent. C’est l’absence d’un quelconque lendemain qui épouvante mes jours. Il n’y aura rien après toi. Et tu ne me vois pas. Je crève de chaque chanson qui commence, de chaque parole que tu chantes, de chaque morceau qui finit. Je crève du manque que je ressens déjà alors que tu es là, à quelques mètres, si proche et pourtant, jamais aussi loin. Il n’y aura rien après toi, rien avant, rien du tout. Car il n’y aura jamais ce toi pour lequel je me damnerais. Il n’y aura jamais rien, sinon ce manque. Et ça me tue.

Et j’ai oublié comment être réaliste avec les accords de cette guitare qui t’accompagne.
Et j’ai oublié comment m’offrir à ta voix qui ne se mélange à la mienne qu’à travers des milliers d’autres.


C’est quand tu pars que je comprends que j’ai mal, que tu n’es plus synonyme de béatitude mais de souffrance, de solitude, pour toutes les fois où seule dans ma chambre mes bras enlacent à en crever mes jambes et que tu n’es pas là, pour toutes les fois où j’ai l’impression d’être à deux doigts de venir m’échouer sur tes lèvres et que je suis simplement seule devant mon écran à serrer ma main à en faire blanchir les articulations. C’est quand tu pars et que les lumières se rallument que je comprends que c’est un exil de toi qui durera jusqu’à la fin, que seule dans ma chambre je continuerai à t’appeler dans mes nuits sans sommeil sans que tu ne m’entendes, que derrière mon écran je persévérerai à me gaver de toi sans jamais réussir à combler ton absence. C’est quand tu pars que je comprends que c’est fini pour cette fois, diablement fini. C’est quand tu pars que je comprends que cette jouissance est mortelle, c’est quand il faut que moi aussi je quitte cet endroit qu’en prenant mes jambes à mon cou j’essaie de rester sourde à mon cœur qui se brise.

Et j’ai oublié comment vivre entre deux de tes mesures. A tout jamais oublié.

Nao.

*

Si vous étiez là, le 11 octobre 2007, dans cette Halle Tony Garnier, entre un écran géant et un certain guitariste. Si vous n'étiez pas loin du troisième rang, pas loin de deux anges rongés par le même mal. Si vous avez vu ce rien, cette histoire entre parenthèses.
...
C'était peut-être moi.
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MessageSujet: Re: Et j'ai oublié.   Et j'ai oublié. Icon_minitimeLun 22 Oct - 20:21

Deux larmes échouées, comme deux ailes brûlées devant Lui.
Je ne m'habituerai jamais à ce talent sans nom qui t'habite et me tue toujours un peu plus.
Jusqu'à me consummer entièrement, apothéose de ce texte sublime et Ô combien trop vrai...

J'étais là sans l'être. Sans lettres. J'aurais aimé être un peu plus à gauche, un peu plus au troisième rang, un peu plus avec toi.
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MessageSujet: Re: Et j'ai oublié.   Et j'ai oublié. Icon_minitimeLun 22 Oct - 20:43

<3
Merci.
[...]
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MessageSujet: Re: Et j'ai oublié.   Et j'ai oublié. Icon_minitimeSam 27 Oct - 0:03

Tu sais Nao si je savais voler je l'aurais attrapé cet ange, je lui aurais mis tes mots pleins les mains, et lettres à lettres je l'aurais guidé à toi et je suis sûre qu'il ne serais jamais reparti parce que tu es la plus belle des drogue ma Nao....
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MessageSujet: Re: Et j'ai oublié.   Et j'ai oublié. Icon_minitimeSam 27 Oct - 0:34

<3
Petite Lune de mon coeur, merci.
Merci merci.
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MessageSujet: Re: Et j'ai oublié.   Et j'ai oublié. Icon_minitimeMar 6 Nov - 21:18

Pourquoi je ne l'ai pas commenté, ce texte, ici ?

[..]

A oui, pour ça.

<3
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MessageSujet: Re: Et j'ai oublié.   Et j'ai oublié. Icon_minitimeMer 7 Nov - 1:54

[...]

Comme tu dis.

(L)
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MessageSujet: Re: Et j'ai oublié.   Et j'ai oublié. Icon_minitimeMer 7 Nov - 3:59

Je l'ai déjà commenté celui la x)
En plus j'avais fait un effort! Il était constructif ^^ (ce qui est rare chez moi faut avouer)

Bon à part faire un copier/coller, je n'ai rien d'autre à rajouter x)
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MessageSujet: Re: Et j'ai oublié.   Et j'ai oublié. Icon_minitime

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