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 Reviens

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petite lune
Ecrivain en herbe
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petite lune


Messages : 56
Date d'inscription : 26/10/2007
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MessageSujet: Reviens   Reviens Icon_minitimeJeu 1 Mai - 15:03

Reviens.

Souviens-toi des vallées qui entourent notre village, dans lesquelles je perdais pour te voir me retrouver, toujours tes pas dans mon sillage, à couper à travers champs et forêts.
Souviens-toi de la fontaine sans âge de la grande place dont le fond est couvert de pièces, cette fontaine aux amoureux où l'on ne s'asseyait pas pour éviter les commérages de la grosse Bertha.
Souviens-toi de la foule sortant de la messe et de nos combines pour s'y mêler sans y faire naître un soupçon à notre égard, ces messes justement que l'on passait derrière l'église pour que tu montres tes tours de magie.
Souviens-toi de la terrasse du café où les petits vieux jouent à la belote toute la journée,tes tours de passe-passe avec leurs cartes et les diabolos fraise qu'ils nous offraient.
Souviens-toi de nos baignade dans l'étang derrière les écuries,nos vêtements qui séchait au soleil et nos paris idiots, nos batailles d'eau. Souviens-toi nos fous rires, de nos jeux, le premier qui touche l'arbre à gagné, tu trichais toujours, il ne te faut que dix-huit pas et il m'en faut presque vingt-cinq.
Souviens-toi de nos après-midi, où allongés dans l'herbe tu me racontait le vie, celle des villes ou tu voulais vivre de tes mains habiles. Souviens-toi de cette dernière nuit, tu m'as portée jusqu'au lit, souviens-toi de tes promesses d'avenir, quand tu m'as juré de revenir. Souviens-toi de cette première fois, ne fait pas de mon plus beau souvenir le dernier de toi. Je t'en supplie souviens-toi, souviens-toi de notre amour, de nos sourires, de chacune des secondes qu'il nous a été donné de vivre à deux, de nos étreintes, de nos baisers,du premier comme du dernier, de nos courses, de nos mains l'une dans l'autre, des brins de blé dans les cheveux, de tes étoiles dans mes yeux, de mes lèvres dans ton cou, de notre cachette, de ces instants que l'on savait si bien voler, de ces sourires que l'on ne savait pas retenir, des premiers mots que je t'ai adressé,et de toutes ces premières fois que l'on a partagé.


Même si je sais que tu vis ton rêve là bas à jouer de ta magie à tour de bras, que la ville t'a pris pour elle seule cette catin qui t'attire dans son linceul, je me doute bien que tu te perd dans son giron à parcourir des rues sans nom, à la recherche de cette renommée qu'ici l'on n'avait pas su te donner. Je te devine entrain de boire dans un bar miteux, attendant le soir, attendant mieux. Toujours ton sourire aux lèvres, car ça même Paris ne saurais te l'enlever, et tes cartes dans une de tes mains et un verre qui se vide au rythme des heures. Tout ça pour attendre que la nuit embrasse enfin les rues, que les quelques pochtrons viennent assister à ton show hésitant parce que tu as trop bu à cause de ces heures trop longues a s'écouler. Jusqu'à ce que le rideau qui avait mis tant de temps à se lever retombe, qu'on te jette dehors sous la pluie qui tombe avec ton maigre pécule et encore la vie qui t'accule. Je t'imagine dans ta petite chambre de bonne, celle que tu m'as décrite dans ta première lettre, tes mensonges en moins, à peine quelques mètres et des araignées dans les coins, avec les voisins qui crient et la fenêtre qui fuie.

Si tu n'est pas mort.


Pardonne moi, ta dernière lettre date de Noël et tu ne répond pas, et puis si tout marchait si bien tu serait revenu, comprend moi, déjà deux hivers sont passés sans que j'entende ta voix, deux années sans toi, le temps est long, et je ne peux m'empêcher de compenser ma peur par mon cynisme, j'ai si peur, si tu savais, il ne se passe pas une heure sans que ton image s'impose à mon esprit, et aussitôt je vois ton visage mort quelque part dans la nuit...

Ils racontent tous au village que Paris est la ville de tous les vices, lieu de toutes les débauche où de vils personnages se réunissent dans de pâles ébauches d'une vie de bohème. Alors si tu m'aime reviens.

Ici aussi les heures se traînent, les jours ne sont que des suites de vaines habitudes que je ne supporte plus, les travaux aux champs sont rude, la saison n'est pas bonne, les récoltes non plus. Ces dernières années j'ai l'impression que tout se dégrade, comme s'il faisait moins beau depuis que tu es partit, le ciel bleu n'apparaît qu'à l'horizon, pleins de beau nuages blancs et figés, comme une fresque d'avant, quelque chose de passé mais que l'on perçoit encore dans l'air humide des nuages noirs qui étouffent notre village. La cote qui mène à la ferme de mes parents me paraît de plus en plus longue chaque fois que j'ai à la gravir, aussi je ne sors plus que rarement, je ne vais plus au café car les souvenirs de diabolos à la fraise pris au comptoir me hantent, je ne suis pas retournée derrière l'église depuis plus d'un ans, ça n'a plus aucun intérêt sans toi, m'asseoir seule sur ce banc à deux places me déchire le coeur, je ne sais pas si tu peux comprendre, ta ville n'est qu'une grande page vierge quand mon village est un récit de nous, tu es partout et pourtant absent, même l'air prend parfois ton parfum, sans que jamais je ne puisse te toucher.
Et c'est peu dire que tu me hantes, tes souvenirs m'enchaînent à toi, cette place vide à coté de moi me tue, que veux tu que je te dise?
Chaque jour fait de nous un vaste mensonge, c'est notre nous qui s'effrite mais ta présence, elle ne disparaît jamais, la porte claque mille fois et tu es encore là mes mains ne trouvent plus les tiennes, quand j'entend encore tes pas, il n'y a que toi partout toujours, inlassablement rien aucune présence pour venir laver mon esprit de ta voix. C'est ça le plus dur, savoir que tu n'est toujours pas revenu, que le vent ne m'apporte plus ton odeur que pour me torturer.
Les gens parlent de toi à l'imparfait, tu pourrais tout aussi bien être mort.
Tu sais je vais voir ta mère aussi souvent que je peux, elle tourne en rond elle aussi, elle se fait vieille après tout, même si ce n'est pas une excuse correcte à sa folie, chez elle tu es encore là, rien, absolument rien n'a changé de place depuis que tu es parti, tes chaussures sont toujours dans l'entrée comme tu les as jetées la dernière fois que tu les a enlevées. Ta chambre s'est figée elle aussi, sur ta table de chevet il y a encore ton bouquin de magie ouvert sur la dernière page, tes chaussettes sont en boules au pied du lit, un de tes pulls pend sur ta chaise, et tout ça paraîtrait presque normal si ça ne faisait pas deux ans que ça dure...
Les jeunes du village racontent que cela porte malheur pour un couple d'aller s'asseoir derrière l'église, ils disent que cet endroit rend les hommes fou en leur donnant des envies d'ailleurs. Je sais que c'est de nous qu'ils parlent à travers ces histoires. Le village est toujours aussi friand de commérages, je suis maintenant la cible de quelques rumeurs, mais cela ne me touche pas, il n'y a plus grand chose qui me touche en fin de compte...
Il paraît que je suis devenue fainéante il est vrai que je ne fais que le minimum requis, il semblerait que je suis différente depuis que ton retour semble impossible. Je ne ris plus beaucoup et mes sourires sont rares, je me fatigue plus vite qu'avant et je n'ai plus ni la force ni l'envie de jouer avec les tous petits comme avant.
De toute les façons les mères du village ne veulent plus me confier un seul de leurs bambin depuis que le petit Marc s'est blessé pendant que je l'avais en charge, il s'est ouvert le bras en grimpant sur la clôture de l'enclôt des brebis, je le lui avait défendu mais je ne l'ai pas surveillé d'assez près il faut croire.
J'ai souvent des moments d'inattention, c'est ce qui me vaut ma mauvaise réputation, mais je suis souvent assaillie de souvenir, chaque objet, chaque odeur, chaque geste me rappelle quelque chose de toi, et je me perd facilement dans nos souvenirs, pour toujours en sortir avec le manque cruel de ta présence brûlant au fond de mes entrailles.
C'est ce vide le plus dur à supporter, cette impression que quoi que je fasse je le fait toujours sans toi, une emprise indélébile que tu as sur ma vie, une sorte de musique de fond qui berce ma vie de mélancolie, une tristesse diffuse qui pare toujours le ciel de nuages, une habitude malsaine dont je connais les rouages.
Cet espoir empoisonné qui me secoue le coeur chaque fois qu'une nouvelle charrette ou une belle calèche inconnue arrive au village par la grande route, et à chaque fois je laisse mon ouvrage pour courir voir si tu en sortira, si cette fois tu es revenu. Mais ce n'est jamais ton visage qui en sort, et puis elles sont si rares.
La dernière date de six mois, c'est le fils du maire qui en est descendu, il revenait de son école de Lyon, il dit que c'est déjà une énorme ville dangereuse mais où la science est partout, il dit aussi que les grandes avancées se font dans les grandes villes et les plus beau destins dans les ruelles les plus étroites, qu'un homme peut devenir riche d'une poignée de main, il m'a confié que Paris est impressionnante mais dangereuse, Paris est malade de vices et gangrène les autres grandes villes de France.
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petite lune
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MessageSujet: Re: Reviens   Reviens Icon_minitimeJeu 1 Mai - 15:03

Tous s'accordent à dire que tu ne reviendras pas, ne leur donne pas raison. Reviens.


Tu sais mes parents pensent que je suis en âge d'être mariée, je repousse l'échéance comme on tente d'éviter la peine de mort, mais mes arguments sur ton retour proche ne les convainc plus et tu ne m'as pas appris de tours de magie capable de leur faire entendre raison ou de te faire rentrer à la maison. Pour eux chaque jour me rend plus difficile à marier, ma rebellions leur fait de la peine, ils sont persuadés que si je continue ainsi je tournerais folle comme ta mère et il m'arrive de penser comme eux. Nos disputes se font de plus en plus violentes à tel point que tu es devenu tabou à la maison. Pour ce qui est du mariage c'est une épée de damocles qui reste au dessus de ma tête, et crois bien que chaque jour j'espère un peu plus qu'elle me transperce et ainsi mette fin à la mascarade de notre amour.

Comprends moi ton absence est un acide qui me ronge les entrailles, la torture à assez durée, mes proches ne souhaitent plus me voir m'y soumettre, ils font ça par amour.

Et leurs efforts portent leurs fruits, tu sais le fils du maire qui vient de revenir, il s'est acheté un champ et à ramené avec lui sa science et un produit miraculeux paraît-il, il veut se marier avec moi. Il veut se marier avec moi et à force de chercher ton oubli je pourrais bien lui dire oui.
Ne te méprend pas, je ne l'aime pas, même pas un petit peu, je ne lui ai jamais accordé ne serait-ce qu'un regard, mais il m'aime, il m'entoure d'attentions. Dans sa tête comme dans celle de tout le monde je suis sa future femme, alors chaque jour tout doucement je le vois m'arracher à toi, sans jamais me toucher. Je suis spectatrice de mon propre retour à la vie, ses tentatives sont souvent vaines, mais ne s'annulent pas les unes les autres, et chaque jour aux yeux de tous il me fait un peu plus sienne. Il me couvre de ses mots, distille son odeur sur mon corps, et me marque l'âme de lui.
Et j'ai beau rester de marbre ma nonchalance ne l'arrête plus, et parfois ses mains osent s'emparer des miennes, et c'est encore une brûlure que de se sentir touchée par un autre que toi.
Il veut se marier en juillet.
Je n'ai jamais dit oui, mes parents s'en sont chargés, et malgré mes murmures de désapprobations rien n'y fait, je leurs ai pourtant dit non, que c'était la date de ton départ, que je ne pourrais même pas restée debout ce jour là, ils ont dit qu'il était tant de se relever une bonne fois pour toutes, que j'étais idiote de me gâcher la vie pour un malotru qui se frotte aux catins de la ville sans aucun remords. Je paie pour tous tes torts, et j'écope de la honte d'avoir été abandonnée, aucuns ne prend en compte ma souffrance.
Le seul qui a pris la peine de s'y intéresser n'est qu'un désaxé qui m'aime pour mon regard brisé, et c'est lui-même qu'on veut me voir épouser.


Reviens, reviens me sauver.


Reviens avant que tout ne soit perdu, car chaque jour en plus de la peur qui grandis ma haine envers toi fleuris, une colère sans borne qui me laisse un goût amer, des hurlements que j'étouffe et des questions que je tais.
Comment as tu osé me laissé là
Comment as tu pu me laisser derrière, faire de moi ce que je suis, me promettre à la déchéance de ton attente, me condamner sans regret, à espérer ton retour seule dans ces champs, incapable de te suivre et trop faible pour faire de ma vie l'éloge de ton absence.



Si tu m'avais dit que c'était la dernière fois, j'aurais parcouru ton corps une de mes mains pour en graver tous les détails dans mon coeur, j'aurais su y trouver les formes d'une fin, j'aurais su faire de mes baisers des adieux plutôt que des aux revoir j'aurais su retenir l'odeur de tes cheveux, j'aurais su faire de toi un souvenir cher à mon coeur et non cette folie qui me déchire et m'écoeure.
J'aurais su lire dans tes yeux autre chose que des mensonges de retours. J'aurais su éteindre la flamme de mon espoir, souffler dessus comme des bougies d'anniversaires, retenir mes larmes et même sûrement te sourire une dernière fois, faire de ce nous un bel adieu, quelque chose que j'aurais pu chérir et non cette blessure qui ne sait pas guérir. J'aurais appris à prononcer ton nom sans ce goût de sang dans la bouche, taire ta voix qui résonne sans fin dans mon coeur, en arrêter les battements le temps que d'apprendre à respirer autre chose que ton air.
J'aurais su faire mon deuil de toi mais tu vois tu ne m'a même pas laissé ça.

Il ne reste que deux semaines, ma mère a réajusté sa robe de mariée et ne fait que répéter qu'elle me va à ravir, l'église, les fleurs, les demoiselles d'honneur, le repas, la fête, les invités tout est choisi, tout est parfait, ne manque que le bon mari, et si tu savais mon dieu comme chaque minute me fait le haïr un peu plus, je ne pourrais pas, non je ne supporterais pas une vie à ses côtés, il me dégoûte, ses attentions m'écoeurent, et les fleurs qu'il m'offre me donne la nausée. Et je prie, je prie pour ton retour, qu'il me soit accordé que tu revienne avant que je ne prononce mes mensonge devant ce dieu qui n'entend plus mes prières.
Reviens.

Je suis alitée depuis trois jours, mais mes parents refusent de repousser le mariage, ils disent qu'il me reste quatre jours pour retrouver la santé et puis ils veulent m'enchaîner à lui le plus vite possible...
Je leur fais peur.
Cette nuit encore, j'ai fait une crise de folie à cause de la fièvre, je suis sortie en hurlant de la maison et je me suis enfuie dans les bois, c'est le bûcheron qui m'a retrouvée inconsciente à à peine un kilomètre de là, je portais la robe que tu m'avais offert. Je ne me souviens presque de rien, mais je sais que je voulais courir jusqu'à Paris te retrouver. La robe est tachée, les traces d'herbes ne partent pas, malgré toutes les lessives. Ma mère a voulu la jeter après m'avoir vue la laver pour la troisième fois, je l'en ai empêché mais le regard qu'elle m'a lancé me hante encore, je suis allé laisser couler mes larmes dans l'eau bouillante et savonneuse qui me pique les mains parce que j'ai quelques égratignures sur les mains et des entailles pleins les pieds, marcher me fait donc un peu souffrir. Tant mieux cela m'aidera à compter mes pas jusqu'à l'autel.
Alors reviens.

Le mariage est dans deux jours, et j'ai décidé que si tu ne revenais pas avant je me conformerais à la vie d'épouse modèle et tairais à jamais les sentiments mourants que je t'adresse. Un ultimatum à mon coeur pour mettre fin à ce jeu. Je m'offrirais à ses ardeurs et deviendrais celle qu'il veut. Je t'en supplie reviens c'est toi que j'aime tu le sais bien.

Je me marie aujourd'hui et tu n'es pas là c'est tout ce que j'arrive à me répéter.
Je me marie sans toi.
Mon plus beau rêve s'effilent sur la trajectoire du soleil, mes espoirs continuent pourtant de me chuchoter l'histoire d'un retour de toi et d'une fin heureuse dans tes bras. La robe m'étouffe, et je transpire, mes cheveux sont trop serrés dans mon chignon, chaque seconde est une torture, le compte à rebours va bientôt finir. Les invités sont entrain de s'installer dans l'église, et les demoiselles d'honneur tiennent déjà ma traîne pendant que je compte mes prières vaines, la musique commence signal de mon entrée en scène, lentement j'avance un simulacre de sourire pour cacher ma peine.
Chaque pas me tue et je retiens mes larmes, la bouche pincée et la mâchoire serrée, ma vue se brouille mais j'avance à l'aveugle,tes souvenirs m'assaillent, et je remercie le ciel de me prendre le sens de la vue à cet instant pour que le sourire de mon futur mari ne viennent pas briser mon dernier instant avec toi...

Je t'en supplie, ne me laisse pas faire ça...

Le prêtre fait son discours il nous parle d'amour, de la vie de tous les jours...

Sauve moi...

Je n'ai pas pu retenir une larme comme je n'ai pas su t'empêcher de partir, le prêtre vient de me demander si j'allais bien, je lui ai répondu que c'était des larmes de joies, mon premier mensonge dans la maison de dieu.

Ne m'abandonne pas là, pas à lui.

Triste blasphème de leurs faire croire que je l'aime, et c'est à mon tour de répondre oui je le veux, ma voix s'est éteinte et pourtant je voudrais hurler, comme j'ai mal de toi, de ces trois ans à t'attendre et de cette vie devant moi pour tenter de t'oublier, tous mes rêves un à un brisés...
J'ai notre futur factice qui me hante, j'ai dans ma main celle de notre enfant, cela aurait été une fille, blonde comme les blés et surtout comme toi, elle aurait eu mes yeux et un jolie prénom Déliah, ta fleur préférée, une qui n'existe pas et que tu avais su m'inventer.
Et à cet instant je jurerait que tu es là derrière moi qu'il me suffit de me retourner pour te voir, dans mon crâne se mélange rêve et réalité, et c'est mon nom que je t'entend chuchoter....
Le prêtre me rappelle à la raison en reposant sa question, j'entrouvre la bouche....

Reviens, nous ça ne peut pas finir comme ça....

_Oui je le veux...

Mon corps entier tremble, j'ai tellement froid que je pourrais être morte, je ferme les yeux pour ne pas voir ses lèvres toucher les miennes, je me ferme toute entière, et je ne bouge pas lorsqu'il m'embrasse, je chasse la vague de dégoût qui me secoue et je le laisse me guider jusqu'à la sortie. Ma main dans la sienne sous les hourras de la foule, et sur le parvis je me force à sourire, arrosée de grain de riz sous ce soleil qui m'aspire.

Tu n'est pas venu en fin de comptes, mon imagination t'avais invité à ce mariage, elle t'avait donné la première place mais tu n'est pas venu.


Je baisse les yeux, et contemple les invités, ta mère n'est pas là elle me déteste pour tout ça, et dans ce brouhaha j'entend encore ta voix. C'est mon nom que tu cri alors que tu n'est pas ici.

C'est lorsque l'on traverse la foule, que je me retrouve face à toi, tu ne souris pas et tes yeux s'emmêlent aux miens, et je me retrouve trois ans en arrière, tu n'as pas changé, je reconnaît chacune de tes fossettes, tu n'as pas changé, ce moment que j'ai attendu tout ce temps arrive enfin et tu n'as pas changé, je n'ai pas le droit de te vivre, tu n'as pas changé, dans une autre vie je me serais jetée dans tes bras malgré la bague à mon doigt, dans une autre vie j'aurais su t'attendre un jour de plus et je n'aurais pas brisé notre amour....

Dans une autre vie....


J'ai tenu ma promesse j'ai détourné les yeux, j'ai laissé l'autre me broyer la main pendant le temps des remerciement je suis resté de marbre durant tout le repas et je l'ai laissé profiter de sa nuit de noces.
J'ai attendu qu'il s'endorme, ces longues minutes dans le lit, nue à côté de lui, jusqu'à ce que sa respiration s'apaise et je suis sortie dehors, et une fois agenouillée dans l'herbe sous la lune d'été, j'ai laissé à mon coeur le droit de regretter...
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