+ Dead Light + [ T.H ]

J'me lance ici.
J'finis par la poster après mûre réflexion.
J'espère juste qu'elle vous plaira.

Dead Light.

« On n’a plus rien à se dire, Lily.
- Dégage, ta vue me répugne. »

Je ne voulais pas que ça se termine ainsi, mais le destin a décidé pour nous. Aujourd’hui, c’est notre bateau qui fait naufrage, nos rêves qui coulent avec nos espoirs. Alors que nous avions tout pour réussir. Notre amour semblait si soudé et si puissant. Nos envies si communes que la terre en était déboussolée. Pourtant, nos chemins se séparent, à ce jour, sur cette falaise de l’inconscience qui a bordé nos vies. Les lumières s’éteignent autour de nous comme un papillon qui perd ses ailes. Et puis, on passe. Tout deux nous quittons dans une direction différente notre passé commun. Il ne reste à présent que les souvenirs, dispersés au quatre coin du globe en feuilles de papiers que nous avons pris le soin de déchirer. Et le tonnerre gronde, mais je me sens bien. Je ne supportais plus ses mains se baladant sur ma peau. Son odeur me répugnait. Décidément, non, on avait plus rien à faire ensemble.

Que les mers submergent le monde si mon cœur bat encore pour ses pensées.

Je marche d’un pas nonchalant dans les rues de Moscou. Il fait froid, le vent glacé qui balaie mes cheveux me gèle. Le brouillard se lève, ma vue se brouille. Les voitures roulent doucement et on y voit plus rien. Certains se cassent la figure sur la route congelée. D’autres rient à cause des fêtes qui approchent. J’enfouie mes mains au fond de mes poches. Des questions trottent dans ma tête. Je n’ai nulle part où passer Noël. Plus de famille, rien. Tant pis, j’errerai une fois de plus sur la banquise de la ville lumière. Lumière. J’aime pas ce mot. Peut-être parce que je suis bercée dans les ténèbres depuis trop longtemps. Ouais, c’est sûrement ça. La route me semble dégagée, il me faut traverser. Je regarde de tous les côtés, personne. Alors je m’engage sur le passage pour piéton. Je ferme les yeux un instant, comme si j’allais m’envoler grâce au vent qui me fouette le visage. Une lumière commence à m’aveugler. Et alors que j’aperçois cette voiture d’un noir foncé rouler à toute allure dans ma direction, je tombe sur le sol.

Que les océans se taisent à tout jamais si je suis morte.

... Pourquoi tu t'arrêtes... ?
T'as pas le droit.
I need more.

J'suis d'accord avec Robyne. tu peux pas t'arrêter maintenant, j'en veux encore mwa...

(L'

Mon coeur se serre à chaque seconde, j’ai du mal à respirer. Comme si un cheval me piétinait les poumons. Mes yeux sont clos, depuis des jours entiers. Mon esprit chante la danse des papillons de nuits tant il en a marre de ne pas pouvoir s’exprimer. Les médecins grouillent autours de moi. J’entends tout ce qu’ils disent. Et malgré que mon âme entière veuille pleurer en sachant ce qu’il risque de m’arriver, les larmes restent bloquées dans mon visage. Ils disent que je risque de perdre l’usage de mes jambes, à cause de cette foutu bagnole.

*

L’hôpital m’a téléphoné en catastrophe, disant que c’était urgent et qu’une personne importante dans ma vie venait d’être percutée par un chauffard. Cela ne pouvait être Bill, je l’aurais préssenti. Néanmoins j’ai foncé dans ce sanctuaire qui pue la mort à plein nez, la main sur le cœur. Pourvu qu’ils se soient trompés. Je déboule comme une fusée à l’intérieur du cimetière, me précipitant sur une dame qui m’indique poliment la chambre où je dois me rendre. La montée des escaliers me semble interminable, comme si c’était l’Himalaya.

Que le ciel se déchaîne si c’est mon cœur qui repose dans cette pièce blanche.

Mon cœur s’est arrêté de battre quand j’ai ouvert la porte. Elle était là, allongée comme un légume sur ce lit mal fait. Les pulsations de son organe vital étaient horriblement faibles. Des bips retentissaient dans la pièce. Ce son me faisait horreur, comme la vue de la fille qui me tue. Oui, elle me tue de ne pas m’aimer. Elle me renverse dans tous les sens. Elle m’asperge d’une vérité que je n’aime pas entendre. Elle me flingue, avec bonheur.
Je me suis assis sur une chaise qui traînait là, enfermant sa main dans la mienne. Sa peau était froide comme la mort. J’ai frôlé ses yeux du bout de mes doigts. La bleutée habituelle se transformait en une couleur qui m’était inconnue. Un rouge vif parsemé d’un mauve lilas, on aurait dit que ses veines allaient exploser. Le médecin chargé de la soigner m’a certifié que c’était dû à la peur lors de l’accident, ça n’a fait que s’accentuer depuis. Je ne l’ai jamais vue aussi affreuse qu’en cet instant, et je ne l’ai jamais aimée autant.

Jetez-moi la première pierre si son cœur s’arrête.

*

Je sais pas ce qu’il fout là, à veiller sur moi comme s’il était ma mère ; avec ses yeux de gamins paumés qui ont l’air de pleurer intérieurement. Il doit encore m’aimer, probablement. Comment peut-il être aussi stupide au point de ne pas savoir contrôler ses sentiments ? Lui. Et pourquoi sont-ils tombés sur moi ? C’est quand même mal foutu, la vie.

« Lily, tiens bon. »

Ces mots sortirent de sa bouche comme un murmure silencieux. C’est à peine si je les ai entendu. Peut-être ne voulait-il pas qu’ils parviennent jusqu’à mes oreilles ? Qui sait. Je vais arrêter de me prendre la tête pour quelqu’un qui n’en vaut pas la peine. S’il entendait tout ce que je raconte sur lui. La haine que j’ai envers ce jeune homme est fondée, énormément, même. Si seulement vous saviez. Mon cœur saute un battement, encore. Il s’affaiblit de plus en plus. Un médecin entre dans la chambre et s’approche de mon piédestal. Quelle coïncidence, j’ai toujours voulue vivre une aventure. Maintenant, je vis celle du passage de la lumière aux ténèbres.
Il emmène Tom dehors. J’entends un hurlement. Sa voix se casse, comme si un couteau lui transperçait la gorge. Je ne voix rien en ce moment, mais mon ouïe s’est très fortement développée. Pourquoi est ce que je vous raconte ça ? Mes derniers mots devraient être vachement plus, gentils ? Oui. Mais ce n’est pas mon genre, ni mon caractère. J’ai jamais montré aux autres un signe d’affection. On m’a dit que j’étais odieuse. Certainement car la seule personne a qui j’ai fait confiance m’a trahie, au moment où je m’y attendais le moins.

Si je ferme les yeux dans mes rêves, est ce que ça se répercutera sur lui ?

Bordel ça fait mal...Au son de Rette Mich c'est pire encore je crois. J'savais pas que deux douleurs pouvaient s'additionner.
Encore une petite perf' de douleur, s'il te plaît...

merci =)




*

J’peux pas le croire, non. Elle peut pas me faire ça. Qu’elle me détruise à petit feu en s’éloignant de moi est un cadeau de Dieu par rapport à ce que l’on vient de me dire. Et j’aurais pleuré, si je l’avais pu. Mais pas moyen que de l’eau coule sur mes joues. Et je suis retourné à son chevet, m’accrochant à sa main, comme si la lâcher me reviendrait à la perdre à jamais. Ses yeux sont d’un rouge vif, à présent. Comme si son cœur explosait lentement et que son regard décrochait la lune rouge. La rage m’envahit d’un coup. Mon poing vînt s’affaler sur le mur blanc de la chambre de Lily. L’espoir me quittait petit à petit. Le médecin m’a pourtant juré de la sauver, de la laisser vivre, encore un bout de temps.

Le temps se fait atrocement long, ces derniers jours. Je commence à craquer. Attendre là comme un légume qu’elle se réveille ou qu’elle trépasse, est une éternité sans fin.

Brûlez-moi le corps avec des cigarettes que mon cœur cesse avec elle.

J’ai ouvert les yeux, réveillé par un bruit aigu. Je posai par réflexe mes yeux sur le cardiogramme. Une ligne droite s’étendait sur le centre de l’ordinateur. Les médecins ont accourus de toutes parts, s’acharnant en gestes divers sur le corps inerte de ma petite Lily. Elle s’est envolée, l’autre monde me la prise. Saleté. Là, j’ai éclaté. Le médecin qui s’occupait d’elle se tenait debout devant moi, un rictus de pitié mélangé à un sentiment que je ne connaissais pas. Mon poing est partis sans prévenir pour atterrir en plein dans son visage. Il saignait du nez. Et j’ai souris en regardant son œil bleu. Puis je suis partis en courant, traversant tout Leipzig pour arriver dans ma chambre. Bill m’attendait, bras ouverts, sachant ce qu’il s’était produit. Il aimait tout aussi fort Lily que moi, mais d’une autre façon. J’ai ouvert la fenêtre d’un coup sec tout en allumant une cigarette, Bill m’attrapa par l’épaule.

« Tom …
- Bill, j’fais ce que je veux. »

Il se rétracta. Il sait que je vais mal et essaye encore de me résonner. J’en ai marre. J’ai dévalé les escaliers quatre à quatre, sortant de la maison en claquant la porte. Le premier endroit qui m’est venu à l’esprit est le vieux port. Poussé par ces larmes de rage qui coulent en moi, j’ai courus vers ce lieu comme jamais. Le ciel noir me fonçait l’âme. La mer, par contre, me réchauffait le cœur malgré tout. Ses vagues bleues m’envahissaient sans me toucher, telle une coulée de miel. Elles m’étouffent, parfois. Cet espoir qui les anime n’est plus le mien. Aujourd’hui, j’ai tout perdu …

Que mes yeux pleurs si un ange descend du ciel …

*

Ma vue était brouillée par des larmes coulantes sans cesse depuis des heures. Qu’il ait pris son envol m’avait définitivement détruite. Il a été ma vie pendant trois ans. Trois longues années passées à ses côtés, pour terminer en poussière. Pourquoi l’ais-je persuader de me rejoindre ? Pourquoi l’ais-je poussé à venir me retrouver, ce soir-là ? Quelle idiote, bordel !

Laissez mon cœur exploser dans la mer qui s’étend près de mes pieds.

J’ai atterrit au vieux port, vous savez, cet endroit où l’on peut respirer l’air frais de la mer. La mer, une infinité d’illusions. Encore la seule en qui je crois, un peu. Car elle me transmet une tonne de sentiment indescriptible. J’me suis assise dans le sable, sans bouger, juste les yeux pendus sur l’horizon. Le regard rouge de chagrin. Mes pensées vides, j’avais du mal à trouver un nouveau point de repère. Je n’ai nulle part où aller. A part la falaise de l’oubli, au-dessus de la colline des âmes décharnées. J’irai parler à Fleur, mais demain.

« Et je regarde les étoiles,
Tes yeux en moi me font si mal,
Je vois ton nom s’écrire à l’Horizon … »

Un couteau dans le cœur. Cette voix me parût identique à celle d’Antoine. J’ai tourné la tête pour tenter de voir à qui appartenait ce timbre qui me faisait si mal. Un garçon était tapit près des brises lames, les yeux plongés dans le ciel sombre. Je me suis levée d’un bond, il fallait qu’il continue de chanter, à tout prix.

« Chante encore, s’il te plait. »

« A travers ma rage et mes combats
Je t’emmène libre …
Réveille-toi ! »

« Ca te plait de me voir souffrir ?
- Tu n’imagines pas à quel point ta voix est un enfer à entendre. »

*